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Il existe de nombreuses définitions de l'open data. L'objectif de ce guide n'est pas d'apporter une définition essentielle et exclusive du concept, mais de proposer une interprétation de l'open data public, qu'Etalab a pour mission de mettre en œuvre.
Dans le cadre de ses missions de service public, l’administration produit et reçoit des documents administratifs. Ces documents administratifs peuvent contenir des informations publiques, qui peuvent elles-mêmes être représentées sous forme de données publiques.
L'open data public consiste à assurer la large mise à disposition à tous de ces données, en accès libre et gratuit, sous un format numérique facilement réutilisable.
Lexique
Administration : L'administration englobe l’État, les collectivités territoriales ainsi que les autres personnes de droit public ou les personnes de droit privé chargées d'une mission de service public (Article L300-2 du CRPA) ;
Document administratif : Tout document que l'administration a pu produire ou recevoir (de la part d’une autre administration ou d’un prestataire par exemple), dans le cadre de sa mission de service public (Article L300-2 du CRPA). Ces documents peuvent correspondre à des notes de services, une base de données, une législation, un code source de logiciel, des cartes, un algorithme, etc. Un document sur lequel un tiers détient des droits de propriété n'est pas considéré comme un document administratif ;
Information publique : Information contenue dans un document administratif communicable à tous ou faisant l'objet d'une diffusion publique, sur lequel des tiers ne détiennent pas de droits de propriété intellectuelle (Article L321-2 du CRPA) ;
Donnée publique : Représentation d’une information publique sous une forme conventionnelle destinée à faciliter son traitement. Cela peut être par exemple des données géographiques (adresses, références cadastrales), financières (budgets, commande publique, subventions, etc.), environnementales (émissions, vente de produits, etc.), etc.
Au-delà du respect du cadre légal, ouvrir vos données présente de multiples intérêts. Cela vous permet notamment de :
Valoriser votre action : publier en open data les données que vous produisez donne de la visibilité à votre travail et à vos missions ;
Alléger votre charge de travail : une fois le jeu de données publié, vous n’avez plus besoin de répondre à chaque demande d'accès isolée émanant d'un citoyen ou d'une administration ;
Améliorer la qualité de vos données : les données que vous publiez seront réutilisées par des acteurs publics ou privés qui pourront les croiser avec d’autres données ou détecter des anomalies voire les corriger ;
Renforcer votre efficacité et améliorer les services publics : les données ouvertes par des administrations peuvent être réutilisées par d’autres services ou aboutir à des collaborations entre équipes, ce qui peut améliorer la mise en œuvre des missions de service public ;
Favoriser la transparence ;
Favoriser la création de nouveaux services, notamment par des acteurs privés ou la société civile : les données qui auront été ouvertes pourront être utilisées par des tiers afin de créer de nouveaux services numériques.
Le partage de données Le partage de données entre acteurs, que ce soit à l’intérieur ou l’extérieur d’une organisation, est devenu un enjeu économique, politique et culturel.
La circulation des données démultiplie leur potentiel d’usage et rend possible leur réutilisation pour des finalités qui n’étaient pas envisagées lors de leur production. La qualité de la donnée se traduit donc par sa bonne compréhension et par son potentiel de réutilisation.
En France, le mouvement de l'ouverture des données publiques se fonde sur ces principes depuis 2011. En avril 2023, la plateforme data.gouv.fr comptait plus de 45 000 jeux de données pour près de 4 000 organisations. En interne, les organisations ont également pris conscience de l’intérêt que représente la circulation et l’exploitation croisées des données pour leurs activités.
Différents acteurs sont soumis aux obligations de diffusion de leurs documents administratifs, et donc d'ouverture de leurs données. Vous êtes concerné par la diffusion des documents administratifs, et donc la publication de vos données en open data, si vous êtes :
une administration centrale de plus de 50 agents ;
une personne morale de droit privé chargée d'une mission de service public qui emploie plus de 50 agents à temps plein ;
une collectivité territoriale de plus de 3 500 habitants et de plus de 50 agents.
Les données ouvertes (open data) sont des données en accès libre et gratuit et facilement réutilisables par toutes et tous.
Ces données sont produites par l’administration (ministères, collectivités locales, etc.) mais aussi par des acteurs privés ou encore des citoyens.
Elles portent donc sur des sujets particulièrement variés. Il existe par exemple :
etc.
Les données ouvertes permettent une transparence accrue, de développer des analyses et de créer de nouveaux services. Elles ont par exemple été exploitées pour élaborer des solutions permettant de :
etc.
La réutilisation des informations publiques désigne l’utilisation des données publiques par des tiers à d’autres fins que celle de la mission de service public pour laquelle les documents ont été produits ou reçus.
La réutilisation des données doit être libre, c'est-à-dire :
Elle est gratuite ;
Elle peut viser une autre finalité que le but initial de production du jeu de données ;
Elle peut être réalisée par tout acteur, qu'il soit public ou privé : une administration ne peut demander à ce que le réutilisateur ait une qualité particulière pour accéder aux données.
Lorsqu'un individu réutilise un jeu de données publiques, il est tenu de respecter les conditions de la licence sous laquelle les données publiques ont initialement été publiées. Deux principales licences sont utilisées dans ce cadre, la Licence ouverte 2.0 - Licence Etalab ou la Licence ODbL. Dans le cas d'une réutilisation de données publiées sous licence ouverte 2.0, vous êtes tenu(e) de :
Mentionner la source des données ;
Mentionner la date de dernière mise à jour de la réutilisation ;
Ne pas altérer le sens des données.
Dans le cas de données publiées sous une licence ODbL, vous êtes tenu(e) de respecter l'ensemble des conditions fixées par la Licence ouverte 2.0 précédemment mentionnées tout en repartageant votre réutilisation sous licence ODbL. Cette clause de partage à l'identique concrétise la logique share alike.
À défaut de mention d'une licence, les dispositions de l'article L322-1 du CRPA s'appliquent. Cet article fixe des conditions de réutilisation identiques à celles de la licence ouverte, à sa voir : la non-altération des données publiques, la mention de leurs sources (paternité des données) et la mention de la date de leur dernière mise à jour.
Le réutilisateur est aussi tenu de se conformer aux obligations légales qui découlent du Règlement général sur la protection des données.
D'après le cadre général, l'administration ne peut se prévaloir d'un droit de propriété intellectuelle sur une base de données afin de restreindre sa réutilisation.
Cependant, une administration peut se prévaloir d'un droit sui generis sur une base de données, uniquement si elle valide les conditions suivantes :
l'administration est en situation de concurrence ;
la création de la base de données relève d'une création de l'esprit et a entraîné des investissements substantiels.
Certaines administrations, notamment celles pratiquant des opérations de numérisation, sont habilitées à pratiquer des redevances pour l'accès et la réutilisation des données. Certaines limitations à la réutilisation peuvent être envisagées pour les administrations qui pratiquent des redevances, afin de préserver ce modèle, notamment en interdisant la rediffusion des données achetées. La tendance actuelle est à la réduction de l'utilisation des redevances tel que le prévoit la circulaire 6264
Grâce à cette section, les réutilisateurs de données pourront répondre aux interrogations suivantes :
Qu'est-ce que l'open data ?
Quelles sont les conditions de réutilisation des données ouvertes ?
La formalisation de l’ouverture des données publiques a été progressive, au niveau national et européen :
1978 - Loi n°78-753 du 17 juillet 1978, dite “loi CADA” : création du droit d’accès aux documents administratifs
2005 - Ordonnance n°2005-650 du 6 juin 2005 sur la réutilisation de l’information publique (transposition de la directive européenne de 2003) : création du droit de réutiliser l’information publique
2011 - Création d'une mission « Etalab » chargée de la création d'un portail unique interministériel des données publiques
2015 - Loi relative à la gratuité et aux modalités de la réutilisation des informations du secteur public : création du droit de réutiliser librement les données publiques
2016 - Loi pour une République numérique : consécration du principe de l’open data par défaut.
Ce cadre général s’est étoffé de législations sectorielles ou territoriales, notamment en matière de transport, santé et énergie :
2015 - Loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques : ouverture en open data des données de transport
2015 - Loi sur la Nouvelle organisation territoriale de la République : publication en open data des données des collectivités publiques de plus de 3500 habitants
2016 - Loi pour la Modernisation de notre système de santé : publication en open data des données de santé.
2003 - Directive européenne 2003/98/CE, dite PSI : ensemble de règles concernant la réutilisation des données et documents détenus par les organismes des Etats membres de l’Union européenne
2007 - Directive européenne INSPIRE : obligation de publier en open data les données environnementales et géographiques
2013 - Directive 2013/37/UE modifiant la directive 2003/98/CE : encadrement du droit de redevance accordé aux administrations
2018 - Directive 2019/1024/UE concernant les données ouvertes et la réutilisation des informations du secteur public : inclusion des données des entreprises investies d’une mission de service public dans le champ de l’open data et création des ensembles de données de forte valeur
2022 - Règlement d’exécution 2023/138 établissant une liste d’ensembles de données de forte valeur spécifiques et les modalités de leur publication et de leur réutilisation : désignation des catégories et des données rentrant dans les ensembles de données de forte valeur.
Voici une synthèse des principales obligations de diffusion des documents administratifs, et donc d'ouverture de données.
Le cadre juridique de l’open data public repose principalement sur les textes applicables en matière d'accès, de diffusion et de réutilisation des documents administratifs.
Le livre III du Code des relations entre le public et l’administration (CRPA) définit le cadre général de l’ouverture des données publiques. Il intègre tous les textes applicables en matière de communication, de diffusion et de réutilisation des documents administratifs.
Le cadre juridique relatif à l’ouverture de l’information publique a considérablement évolué au fil des décennies, jusqu’à la loi pour une République numérique, promulguée en 2016, qui fait de l’ouverture des données publiques par défaut la règle.
La communication de vos documents administratifs
Le régime de droit d’accès aux documents administratifs a peu évolué depuis la loi dite “CADA” de 1978 : toute administration ou délégation de service public doit communiquer à un administré le document dont il a fait la demande.
Si l’administré demande en outre la diffusion en ligne de ce document administratif, toute administration, quelle que soit sa taille, doit répondre à cette obligation. Si le document contient des données couvertes par un secret légal ou des données à caractère personnel, ces données devront au préalable faire l’objet d’une occultation ou d’une anonymisation.
Si vous êtes concernés par l'obligation légale, vous êtes tenus de diffuser en open data (Article L. 312-1-1 du CRPA) :
Les documents administratifs que vous avez communiqué à des demandeurs ;
L'inventaire des documents administratifs que vous produisez dans le cadre de vos missions de service public ;
Les bases de données produites et reçues dans le cadre des missions de service public : ces bases de données doivent êtres mises à jour régulièrement ;
Les données dont la publication représente un intérêt économique, social, sanitaire ou environnemental.
Les documents administratifs diffusés doivent être achevés, c'est-à-dire qu'ils ont atteint leur version finale, à date (les brouillons, documents de travail, notes préalables ne sont pas considérés comme des documents achevés). Si le document administratif contient une décision, cette dernière ne doit pas être en cours de délibération mais bien prise.
Lexique : Base de données
On entend par base de données un recueil d’œuvres, de données ou d'autres éléments indépendants, disposés de manière systématique ou méthodique, et individuellement accessibles par des moyens électroniques ou par tout autre moyen (Article L112-3 du code de la propriété intellectuelle). À titre d'exemple, sont des bases de données : le registre des entreprises, l'annuaire des adresses, les données de demande de valeurs foncières, etc.
Les documents administratifs, informations publiques et données doivent être publiés dans un format :
Ouvert : tout protocole de communication, d’interconnexion ou d’échange et tout format de données interopérable et dont les spécifications techniques sont publiques, sans restriction d'accès ou de mise en œuvre ;
Aisément réutilisable : le producteur prend en considération les connaissances et besoins du réutilisateur lors de la publication ;
Exploitable par un système de traitement automatisé : la publication est optimisée pour une utilisation par un système de traitement automatisé et non pour une exploitation immédiate par des humains.
Si vos documents administratifs contiennent des secrets légaux, vous êtes tenus d'occulter ces secrets par un traitement d'usage courant, sans que cette opération implique des efforts disproportionnés ou que le document soit dénaturé ou vidé de son sens. Le cas échéant, vous n'êtes pas tenu de diffuser le document administratif.
Quels sont les documents couverts par un secret légal ?
Les documents qui ne sont aucunement communicables. Ce sont par exemple les documents dont la diffusion porterait atteinte au secret des délibérations du Gouvernement, au secret de la défense nationale ou de la sûreté de l’État, etc (Article L. 311-5 du CRPA).
Les documents dont la diffusion porterait atteinte à la protection de la vie privée, au secret médical et au secret des affaires. Les documents qui portent une appréciation ou un jugement de valeur sur une personne physique ou qui font apparaître le comportement d’une personne (Article L. 311-6 du CRPA).
Comment occulter les données par un traitement automatisé d'usage courant ? L'occultation correspond au masquage ou au retrait des données identifiées comme confidentielles et non communicables.
Lexique : Donnée à caractère personnel
Toute information relative à une personne physique identifiée ou qui peut être identifiée, directement ou indirectement, par référence à un numéro d’identification (par exemple le numéro de sécurité sociale) ou à un ou plusieurs éléments qui lui sont propres.
Le cadre juridique général proscrit la diffusion en ligne, sans anonymisation, de documents administratifs contenant des données à caractère personnel. Cependant, trois situations permettent la publication de ces documents sans avoir recours à l'anonymisation :
Si une disposition législative spécifique autorise la publication des données sans anonymisation ;
Si les personnes concernées ont donné leur accord à la diffusion des données sans anonymisation ;
Si les documents administratifs figurent dans la liste prévue par le décret n°2018-1117 du 10 décembre 2018 relatif aux catégories de documents administratifs pouvant être rendus publics sans faire l'objet d'un processus d'anonymisation. Ce sont notamment les documents relatifs aux conditions d’organisation de l’administration, de la vie économique, associative, culturelle et sportive, des professions réglementées, etc.
Si votre document administratif contenant des données à caractère personnel ne correspond à aucune de ces situations, vous êtes tenus de l'anonymiser. Cette opération ne doit toutefois pas impliquer d'efforts disproportionnés. L'anonymisation ne doit également pas dénaturer ou vider de son sens le document. Le cas échéant, vous n'êtes pas tenu de diffuser le document administratif.
Lexique : Anonymisation des données
Processus consistant à traiter des données à caractère personnel afin d’empêcher totalement et de manière irréversible l’identification d’une personne physique. L’anonymisation suppose donc qu’il n’y ait plus aucun lien possible entre l’information concernée et la personne à laquelle elle se rattache.
Si vous souhaitez obtenir d'avantage d'informations juridiques sur l'articulation entre open data et protection des données à caractère personnel, nous vous invitons à consulter le guide de publication en ligne et de réutilisation des données publiques produit par la CNIL.
Lorsque les données sont mises à disposition gratuitement, l’usage d’une licence est conseillé, mais pas obligatoire ;
Si les données publiées sont mises à disposition contre le paiement d’une redevance, les administrations productrices sont dans l’obligation d’apposer une licence de réutilisation.
La réutilisation des données doit être libre. La licence doit répondre aux différents critères de libre réutilisation. À ce titre, la libre réutilisation ne peut être restreinte que pour des motifs d’intérêt général. Cette restriction doit être proportionnée et ne doit pas avoir pour effet ou objectif de limiter la concurrence.
Licences de réutilisation autorisées
Dans le but d'avoir un nombre restreint de licences, la loi pour une République numérique a prévu la création d’une liste, fixée par décret, de licences qui peuvent être utilisées par les administrations pour la réutilisation à titre gratuit de leurs informations publiques.
Les administrations peuvent choisir parmi cette liste de licences lorsqu'elles publient des éléments en ligne. Les administrations souhaitant recourir à une licence ne figurant pas dans la liste des licences autorisées par décret doivent au préalable demander son homologation auprès de la direction interministérielle du numérique (DINUM).
Vous pouvez consulter la liste des licences autorisées par décret.
Ce guide a pour vocation de vous présenter le cadre légal de l'ouverture et de la réutilisation des données publiques et de vous aider à l'appliquer facilement.
La première partie de ce guide s'adresse notamment aux organismes publics et privés en charge d'une mission de service public. La seconde partie de ce guide s'adresse aux réutilisateurs de données.
Ce guide n'a pas vocation à traiter des obligations prévues par des législations spéciales. Il a une visée avant tout pratique et opérationnelle. Pour obtenir des informations juridiques plus détaillées, nous vous invitons à consulter le proposé par la CNIL et la CADA.
Comprendre la notion d'open data 🔍
À quoi sert-elle ?
Qui est concerné ? 👤
Suis-je tenu(e) de faire de l'open data ?
Quelles sont les obligations ? ⚖️
Que suis-je légalement tenu(e) de faire ?